Ce qu'il reste de nos allées et venues dans la ville. Non pas comme résidus, vieilles croutes dans la mémoire, mais comme traces claires.
C'est d'abord bien peu de choses qu'on récupère. Une portion de trottoir, des matériaux qui s'empilent dans la pénombre d'un garage, des bouts de métal ou de bois trouvés chemins faisant. C'est moins que rien si on ne s'obstine pas à s'y arrêter.
Alors on s'arrête et on voit que le sens d'une fissure dans le ciment peut s'oublier le long de son tracé, délimiter de nouveaux territoires, puis devenir une simple ligne toute tordue et ramifiée dans l'étendue d'une teinte. On voit comment ces planches, ce seau, ces bâches, tous les autre objets jetés pêle-mêle savent maintenant exister sans les noms qu'on leur donne d'ordinaire.
On reste là quelques instants, sans paroles, bien installé parmi des formes et des couleurs débarrassées de leurs significations habituelles. Puis on se remet en marche en pensant que c'est toujours ça de sauvé.
1 à 3: acrylique sur bois, 91 X 61 cm (36 X 24 po.) chacune
4 à 9: acrylique sur bois, 30 X 41 cm (12 X 16 po.) chacune
10: acier et plastique
11 à 14: acier, cuivre et bois (avec l'aide de Denis Bizier, joaillier, pour le montage)